La coopération au développement promue par les administrations locales constitue une particularité en Catalogne et dans l’État espagnol, tant au niveau du montant des ressources allouées que du modèle caractéristique promu.
Dans un premier temps, les ressources étaient souvent transférées aux ONGD par le biais d’appels publics à subventions pour la réalisation de leurs projets. Mais progressivement, et parallèlement à la croissance soutenue des budgets de 0,7 % pendant l’essor économique du début du siècle, les municipalités ont commencé à configurer une politique publique propre plus stratégique et cohérenteavec le modèle de la ville. Cela, dans le but de mobiliser les différents acteurs susceptibles d’apporter leurs compétences et leur potentiel et d’obtenir des résultats, en tant qu’instrument de transformation sociale.
Bien que la coopération soit restée fortement différenciée sur le plan organique par rapport aux autres politiques locales et qu’elle ait occupé un rang secondaire, elle s’est mise à rechercher la complémentarité, les synergies et la collaboration avec d’autres domaines et services de l’institution locale de manière croissante, ce qui représente la première étape vers la transversalisation.
L’éducation au développement et à la citoyenneté globale, les marchés publics éthiques, le commerce équitable, l’accueil des réfugiés, la promotion de la paix et une approche fondée sur les droits humains sont devenus des axes essentiels au sein des politiques municipales de coopération. Celles-ci sont mises en œuvre avec d’autres services (principalement l’éducation, le recrutement, la nouvelle citoyenneté et les affaires sociales), et répondent à une volonté de cohérence et de transversalité de la politique de coopération. D’autre part, la coopération technique se nourrit des connaissances et de la spécialisation que les gouvernements locaux ont accumulé dans certains domaines sectoriels.
Néanmoins, au fil des ans, on a observé une certaine stagnation de ces approches qui, bien souvent, ne sont pas allées au-delà de la collaboration et de la coordination ponctuelles entre les différents secteurs de l’administration pour des actions spécifiques. Cette stagnation peut sans doute être attribuée au revers subi par cette politique locale, suite à la dernière crise économique, et à l’absence d’une mission claire, mais également à l’absence d’instruments de gestion transversale efficaces, capables de canaliser les différentes expériences autour d’un objectif commun, et de faire de cette approche plus large et plus complète une réalité.